Les dernier jours des fauves
04-10-2022
JÉRÔME LEROY, né en 1964 à
Rouen, a été pendant près de vingt
ans professeur dans une ZEP de
Roubaix. Auteur prolifique depuis
1990, il signe à la fois des romans,
des essais, des livres pour la jeunesse
et des recueils de poésie. Son œuvre
a été récompensée par divers prix
littéraires. Il est également le coscénariste du film de Lucas Belvaux
Chez nous, sorti en salle en 2017.
RÉSUMÉ :
"Dans Les Derniers Jours des fauves,
Leroy imagine une France où
règnent l’illibéralisme et les
guerres intestines opposant différentes factions. Un pays au bord
de l’explosion, maltraité par des
dirigeants corrompus. « J’ai voulu
faire un réagencement du réel,
une recomposition du présent. Ce
n’est pas une dystopie, explique-t-il. Le livre montre l’effondrement
de la Ve République arrivée à bout
de souffle, qui peut favoriser un
régime autoritaire. » Comme dans
tous ses romans politiques, Leroy
remodèle le présent et en offre une
version sombre. Le monde ancien
est à détruire. II faut en réinventer
un autre, lumineux.
Dans son travail de recomposition, les personnages sont aussi des
patchworks. La présidente de la
République des Derniers Jours des
fauves, Nathalie Séchard, n’est pas
le décalque d’Emmanuel Macron,
même si elle lui ressemble; Patrick
Beauséant, le très droitier ministre
de l’intérieur, rappelle Jacques
Foccart et Charles Pasqua; Agnès
Dorgelles, chef de l’extrême droite,
prend certains traits de Marine Le
Pen. Le ministre de l’environnement, Guillaume Manerville, lui,
s’inspire en partie de l’histoire personnelle de l’auteur.
Comme celle de ce personnage
de fiction, la famille Leroy est de
gauche, « entre communistes et
socialistes ». Le père est médecin,
la mère infirmière. Un milieu privilégié, donc. Attachés à la mixité
sociale, ses parents le laissent dans
le public à Darnétal, en banlieue
de Rouen. « Je ne suis pas sûr
qu’aujourd’hui une famille sociologiquement équivalente ferait le
même choix », déplore-t-il. […]
Pourtant, malgré son engagement
politique revendiqué, la gauche
est absente de ses romans. Rien
d’anormal, selon lui : cela reflète
la réalité actuelle, où la gauche
connaît une crise profonde. Mais
peu importe. Car le romancier ne
veut sur tout pas être didactique ni
se servir de ses livres pour plaider
une cause. « La littérature doit être
un lieu de suspension idéologique.
Dans les romans, les idées, je les
emmerde. » Une phrase lancée
dans un demi-sourire, comme on
s’amuse d’un ultime paradoxe."
Abel Mestre,
Le monde des livres
Catégories
Télécharger
Type de fichier : MP3 - Taille : 74,27MB - Durée : 54:05 m (192 kbps 44100 Hz)